Open Campus : pour des campus scientifiques ouverts à la société civile

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Un potentiel académique sous-estimé

Que représentent les campus scientifiques et universitaires en France ? Ils sont le lieu où se concentrent les forces de recherche et d’enseignement supérieur, les plateformes technologiques et des laboratoires français. En 2011, on ne compte pas moins de 18 millions de m2 de bâti et 6000 hectares de foncier non bâti rien que pour les établissements d’enseignement supérieur.

Cependant, beaucoup de ces campus vivent et fonctionnent en autonomie, suscitant peu d’interactions avec les populations résidant dans les agglomérations avoisinantes au point que l’on parle parfois de « ville dans la ville ». Ce constat va de pair avec un certain cloisonnement entre le monde de la recherche scientifique et celui de la société civile, ou autrement dit l’académique et le profane.

Les synergies entre les campus, leurs territoires et les populations qui y résident sont pourtant nombreuses

  1. Les campus peuvent en effet se muer en terrains d’expérimentation grandeur nature de solutions innovantes (en matière de transports et de mobilité, de performance énergétique, de qualité paysagère et architecturale, etc.). Les étudiants, scientifiques et tous les autres usagers du campus y deviennent « bêta-testeurs » des solutions mises en place. Avec un potentiel de reproductibilité à l’échelle de l’aire urbaine si les résultats apportent satisfaction.
  2. Au-delà des seules limites du campus, les laboratoires de recherche s’inspirent de la ville qui les entoure, véritable vivier de questionnements scientifiques, et conduisent des projets de recherche-action avec les habitants, voire fondent des chaires de recherche dont le programme scientifique touche directement aux enjeux urbains, sociaux et économiques locaux. Les domaines concernés sont là aussi très variés, comme la santé et le bien-être, l’évolution des usages, la citoyenneté, l’énergie et le bâtiment…
  3. Enfin, les campus peuvent impliquer des publics tiers (riverains, citoyens, entrepreneurs) dans la réflexion académique grâce à des programmes de sciences participatives, des projets scientifiques citoyens (le « DIY science », le « coworking scientifique », etc.), ou des plateformes d’expérimentation. Ces phénomènes s’expliquent notamment par une intégration accrue des expertises d’usage dans la production du savoir scientifique et des innovations. On observe aujourd’hui un rapprochement des sphères scientifiques et des sphères dites « non savantes », ouvrant à un nouveau partage des connaissances et à la prise en compte de plus en plus forte des connaissances informelles dans la constitution des savoirs formalisés. De façon similaire, le « retour usager » est pris en compte de plus en plus tôt durant les phases de conception des produits et des services. C’est pourquoi l’ouverture des campus scientifiques sur leurs territoires est une opportunité pour renouveler les « modes de faire » de la recherche et de l’innovation.

Une dynamique en marche à soutenir

Des initiatives prometteuses apparaissent aujourd’hui dans le paysage national : en Seine-Saint-Denis, la Maison des Sciences de l’Homme (MSH-Paris Nord) en partenariat avec l’IRI (Institut de recherche et d’innovation) et avec Plaine Commune, entendent faire de ce territoire un lieu d’expérimentation du « revenu contributif », en s’appuyant sur une équipe de doctorants intervenant avec les habitants et usagers du territoire. A Bondy, l’Institut de Recherche pour le Développement souhaite créer le CoaLab, un labo de la cocréation pour inventer et accompagner le futur des quartiers nord de Bondy, notamment autour des thématiques de l’alimentation et du bien-être des populations.

L’agenda politique du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et de l’Innovation s’est également saisi de cette question, avec la Mission Sciences participatives conduite en 2016  par l’INRA mais aussi la signature récente (Mars 2017) d’une Charte des sciences et recherches participatives en France visant à « accompagner, soutenir et promouvoir les collaborations entre acteurs de la recherche scientifique et de la société civile ».

Un mouvement à intensifier, tant le vivier des campus scientifiques, technologiques et universitaires est immense. Avec des enjeux toujours accrus d’ouverture de la recherche scientifique aux citoyens.

CMI Stratégies observe et accompagne les territoires dans leurs transformations et leurs stratégies d’innovation urbaine. Notre cabinet travaille aux côtés d’universités, grandes écoles, organismes de recherche dans leurs projets stratégiques, les démarches de structuration de sites et les projets d’établissements dans le cadre des investissements d’avenir.

Pour plus d’informations, contactez lm.bastier@cmi-strategies.com, et venez découvrir notre site internet https://www.cmi-strategies.fr