Et si les expérimentations Article 51 d’aujourd’hui annonçaient les réformes de demain ? #1 La coordination territoriale

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Depuis 2018, l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale, donne la possibilité aux acteurs de santé, de ville, d’établissement hospitalier ou d’établissement médico-social, d’innover et de tester de nouveaux modes de financements et d’organisation en dérogeant aux règles de droit commun actuellement en vigueur.

L’objectif est d’améliorer l’efficience du système de santé, en se reposant sur l’expertise des professionnels du terrain et en déployant en vie réelle les expérimentations. Celles-ci donneront lieux à une évaluation ultérieure permettant d’arbitrer sur leur généralisation, ou non, à l’ensemble de territoire.

Deux ans et demi après son lancement, le dispositif relève déjà des pistes de transformations avec 71 projets autorisés à fin octobre 2020.

Même si les expérimentations dérogent à la loi en vigueur, et ne sont donc pas réplicables en l’état en dehors de ce cadre législatif, certaines orientations peuvent d’ores et déjà être identifiées et portées par les établissements hospitaliers.

 

Nous en avons identifié 4 axes au décours de notre analyse :  

  • Axe n°1 : Positionner l’hôpital en tant que plateforme d’expertise et de coordination territoriale :

 Plusieurs expérimentations mettent en œuvre un parcours coordonné pluriprofessionnel entre acteurs de ville et acteurs hospitaliers, permettant d’assurer un suivi continu du patient en dehors de sa venue à l’hôpital.

C’est le cas par exemple, des patients sous anticancéreux oraux, ou post hospitalisation après Accident Vasculaire Cérébral ou Infarctus Du Myocarde, dont le suivi est assuré par des pharmaciens d’officine et des infirmiers libéraux, avec respectivement l’expérimentation THÉRAPIES ORALES,  pour l’entretien pharmaceutique et le suivi des effets indésirables et l’expérimentation DIVA, où le suivi sera assuré, en alternance avec l’hôpital, afin de prévenir les complications et dépister les récidives.

Ces expérimentations confirment deux transformations en cours de notre système de santé :

  • La mise en place de coordination et de formations pluriprofessionnelles communes entre médecine hospitalière et médecine de ville;
  • La délégation de tâches, jusqu’à présent hospitalières, à de nouveaux acteurs ; ici, l’IDE libéral et le pharmacien d’officine.

 

Que mettre en place dès maintenant à l’hôpital ?

Sans attendre la généralisation de ces expérimentations, les établissements hospitaliers peuvent dès à présent identifier les pathologies demandant un suivi continu du patient, ne nécessitant pas d’être effectué en structure hospitalière et pouvant donc être réalisé en ville.

Ces parcours patients peuvent être discutés et travaillés lors de groupes de travail mixtes, rassemblant les professionnels de l’établissement et les URPS des professionnels libéraux (IDE, Pharmaciens d’officine, MG) et faire l’objet de protocoles de prise en charge partagée.

 

Pour découvrir le deuxième axe identifié dans l’article #2 cliquez ici