Elections européennes : zoom sur l’enseignement supérieur

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A 6 jours des élections européennes (dimanche 26 mai), les équipes CMI, passionnées par les problématiques stratégiques de l’enseignement supérieur, reviennent sur les propositions des principaux partis français en la matière [1].

L’Union européenne est active dans de nombreux domaines : politique étrangère et de sécurité, marché unique, concurrence, politique régionale, agriculture… Si ces champs d’intervention sont connus du grand public, il en est un qui reste peu médiatisé, alors même qu’il s’inscrit dans une réelle communauté d’intérêt en Europe et peut être considéré comme l’une des plus grandes réussites de la construction européenne : l’espace européen de l’enseignement supérieur.

Un thème absent de certains programmes

Force est de constater que l’enseignement supérieur ne fait pas ou peu partie des thèmes de campagne de certains partis. C’est le cas du Rassemblement National (RN), qui n’avance aucune proposition sur ce plan. Les Républicains (LR) y font succinctement référence, en s’engageant pour la mise en place d’un programme Erasmus renforcé.

Erasmus au centre des propositions

Le programme de mobilité étudiante, sans doute le dispositif le plus emblématique de l’espace européen de l’enseignement supérieur, occupe une place de choix dans les professions de foi. Le sujet de l’élargissement du programme est largement repris. La République En Marche (LREM) souhaite ainsi ouvrir Erasmus aux collégiens et aux apprentis et inclure un échange Erasmus dans toutes les formations d’ici 10 ans. Objectif : généraliser progressivement le programme pour qu’un jeune Français sur quatre effectue au moins un semestre à l’étranger. LR et le Parti Socialiste (PS) partagent cette volonté d’ouverture, notamment vers les apprentis et les jeunes en formation professionnelle, sans toutefois chiffrer leurs ambitions.

La France Insoumise (FI) milite pour une ouverture géographique du programme aux pays francophones, y compris hors Europe ; une proposition qui semble davantage s’inscrire dans la philosophie du programme Erasmus Mundus.

Enfin, la question budgétaire est abordée par LREM, qui propose de tripler le budget du programme pour augmenter les bourses à destination des publics les plus modestes.

Augmenter les aides à la mobilité

Le PS et FI avancent également des propositions pour soutenir la mobilité étudiante. Le PS promet une bourse à la mobilité allant jusqu’à 5000 € pour chaque jeune de 16 à 25 ans souhaitant mener un projet éducatif, professionnel ou associatif dans un autre Etat européen. FI cible également cette tranche d’âge pour la mise en place d’une allocation d’autonomie d’une durée d’un an et d’un montant de 800 € par mois, à laquelle les projets associatifs ne seraient toutefois pas éligibles.

Faciliter la reconnaissance et harmoniser les diplômes

Il s’agit d’un autre thème rassembleur. LREM parle de faciliter la reconnaissance des connaissances et savoir-faire acquis à l’étranger, sans détailler davantage sa proposition. Le PS évoque une meilleure harmonisation des diplômes pour faciliter la mobilité et l’installation des jeunes dans la vie active. L’apprentissage et la formation professionnelle sont encore une fois ciblés : FI promeut un programme européen de formation professionnelle valorisant l’apprentissage et la formation continue, tandis que le PS se veut précis en proposant la création d’un contrat d’apprentissage européen, valable dans les entreprises de tous les pays européens, visant à renforcer les compétences et à mieux intégrer les étudiants, chômeurs, apprentis et réfugiés dans le marché du travail européen.

D’autres propositions qui se démarquent

LREM avance la création d’une plateforme européenne de candidature aux universités, permettant à chaque jeune de candidater aux établissements supérieurs des autres pays européens depuis une plateforme numérique commune. Le parti s’engage par ailleurs à créer une vingtaine d’Universités européennes d’ici 2024, où chaque étudiant bénéficiera de cursus, de diplômes communs et d’une mobilité libre. Cette proposition fait écho au récent appel à projets pilote de 30 millions d’euros lancé par la Commission européenne pour sélectionner 6 consortiums d’établissements européens d’au moins trois pays[2].

La création d’un réseau labellisé d’Universités européennes fait également partie du programme de FI, mais contrairement à LREM, ce sont la gratuité et le libre accès à ces dernières, plus que le socle commun de formation, qui sont mis en avant.

Enfin, et plus audacieux encore, FI vise un budget européen de l’enseignement supérieur et de la recherche équivalent à 3% du PIB.

 

 

Pour en savoir plus :

Sur la division Politiques Publiques de CMI : https://www.cmi-strategies.fr/practice/secteur-public/

 

[1] Cet article se base sur l’analyse croisée des professions de foi de ces partis pour les Elections européennes 2019 et les Elections présidentielles 2017.

[2] CMI a accompagné des universités candidates à cet appel à projets pilote.